Une Bouteille dans la mer de Gaza
Valérie Zenatti
GAZA, un nom qui
fait trembler, pleurer, questionner… C’est ce territoire à la fois historique
et mythique qui sert de cadre au roman de
Valérie Zenatti.
L’intrigue commence en 2003, au milieu des bombardements
de Jérusalem. C’est la guerre et de multiples interrogations se bousculent dans
la tête de Tal, jeune adolescente israélienne de 15 ans : Pourquoi ?
Pourquoi eux ? Pourquoi nous ? « A
quoi ressemblerait ma vie si je savais qu’il ne me restait que trois années
avant de mourir ? » Au-delà du contexte politique du conflit israélo-palestinien
constamment évoqué, voilà le lecteur emporté par les états d’âme de Tal, jeune
fille en mal de contact, qui décide, un jour, d’envoyer une lettre à une adolescente
comme elle, de l’autre côté de la frontière, en Palestine. Elle écrit donc un
message pour un destinataire imaginaire et le confie à son frère soldat, dans une bouteille à abandonner quelque part
dans les ruines de Gaza, dans l’espoir qu’il soit lu et qu’on lui réponde.
Lancer une bouteille à la mer est une expression devenue classique en Français
pour signifier qu’on envoie un message de détresse, un appel à l’aide, dans
l’espoir d’être entendu et sauvé. «
Qu’est-ce que j’attends de lui ? Une amitié ? Une
confrontation ? Une déception ? » Le message de Tal va,
comme par magie, trouver un destinataire, non pas une fille mais un garçon, qui
sous le nom de Gazaman va entreprendre un échange de mails avec Tal. L’écriture
romanesque de l’auteur tisse alors le portrait croisé de deux adolescents
d’aujourd’hui : leurs peurs, leurs peines ; leurs rêves et leur
profond besoin d’amitié. Car, vous savez, la mer de Gaza, elle n’existe pas.
C’est là toute la magie du roman. La mer de Gaza c’est finalement la mer de nos
vies, la mer où l’on espère, la mer où l’on se perd et où l’on doit sans cesse
se demander qui l’on est et ce que l’on veut, qui l’on aime et ce que l’on
croit. Une mer qui nous invite à être toujours à l’écoute de l’autre, des
sentiments et des pensées de nos voisins, à la fois semblables et différents, à
la fois si proches et si lointains. Une mer de paix, d’humanité et d’espoir. « C’est ainsi, nous sommes nés là où
la terre brûle, où les jeunes se sentent vieux très tôt, où c’est presque un
miracle lorsque quelqu’un meurt de mort naturelle. Et moi, je veux continuer à
croire que, si lui et moi parvenons à nous parler vraiment, ce sera la preuve
que nous ne sommes pas deux peuples condamnés à perpétuité à la haine, sans
remise de peine possible. »
C’est le beau message que nous livre
Valérie Zenatti.
Ce roman a également été adapté en film, avec des libertés cinématographiques par rapport au livre :
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