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Chers amis du monde entier,
Bienvenue sur mon Bloc Nat, un espace de découverte et de partage.
J'ai conçu ce blog comme un mille feuille de mes passions, à la fois musée et bibliothèque virtuels et vivants, que j'ai eu le plaisir de partager avec le public japonais lors de mes interventions à l'Institut Français du Japon à Tokyo pendant 5 ans.
Mon objectif ? Vous communiquer le désir et le plaisir d'apprendre et d'échanger ...au-delà des frontières.

Dear all,
Welcome on my Bloc Nat, a special space for shared discoveries.
I created this blog as a "mille feuille" of my passions, both virtual museum and library during my work at French Institute In Japan, Tokyo, during 5 years. My goal is to inform you of desire and love of learning... beyond borders. Enjoy with me !

Avril 2019 : changement de cap !
Je mets dorénavant toute mon énergie bénévole au service de l'Association Du Mont Brouilly au mont Fuji. Retrouvez mes conseils de lecture sur le site internet de l'association : www.brouilly-fuji.com

April 2019 : I change !
I now put all my volunteer energy into the association Du mont Brouilly au mont Fuji.
Find my reading tips on the website of the association : www.brouilly-fuji.com

See you !

lundi 4 avril 2016

J'ai lu pour vous La Lettre de Charlotte de Roger Faindt

J'ai lu pour vous
La Lettre de Charlotte
de Roger Faindt




Un livre de plus sur la 2ème guerre mondiale ?
C'est vrai que la guerre et son univers ont maintes fois, déjà, fait oeuvre littéraire.
Non, La Lettre de Charlotte, c'est un livre différent... sans doute parce qu'on y retrouve la force d'écriture de Roger Faindt que j'ai déjà vantée sur ce blog.

L'Allemand faisait tourner sa chaîne à toute volée et Jean criait comme une bête qu'on saigne. Les anneaux métalliques labouraient sa peau comme une charrue, arrachant ses oreilles, son nez et ses paupières. La chaîne s'enroula autour de son cou et le fit tomber. Jean poussa un long gémissement et se recroquevilla. Du sang encombrait sa bouche et suintait sur ses lèvres ouvertes. Il ne pouvait plus parler. L'Allemand se pencha sur lui et tira sur la chaîne pour le faire se relever.
"Allez, salaud, lève-toi !"
La chair de son cou céda avant qu'il ne trouve la force d'obéir. (...) Jean n'avait plus de corps ni d'esprit. Il se posa les mains sur le visage et cela atténua la douleur qui y avait mis le feu. Une douce chaleur glissait de son cou à sa poitrine. Sa chemise collait à sa peau et se colorait de rouge.

Jean a été jeté dans sa prison comme un déchet. Il s'est retenu de ses deux mains pour ne pas s'écraser contre le mur avant de se laisser glisser sur le sol. Les cliquetis des clés du gardien et le bruit de ses bottes entrecoupent les paroles de l'Allemand qui résonnent encore dans sa tête. Jean s'est allongé sur le côté, ses membres rassemblés au creux de son corps. Il a froid et n'a rien pour se couvrir. Il est trempé de sang. sa vie coule en sillons tièdes autour de son sourcil, sur sa joue et ses lèvres. Il en a le goût dans sa bouche. Il a mal. 

Même si l'occupation, les collabos et les résistants ont un air triste de déjà vu, la lecture de ce roman vous transporte dans un univers très personnel, où la rage de l'horreur côtoie la force des sentiments.
Ce n'est pas simplement une histoire dans l'Histoire ; c'est plutôt notre histoire, votre histoire d'homme et de femme qui se reflète dans ce récit, à l'occasion des choix cornéliens qu'il évoque.
Ces dilemmes psychologiques et sentimentaux ouvre chez le lecteur des pages de doutes personnels. On ne peut s'empêcher de s'identifier aux personnages, à leur engagement, à leurs choix, à leurs erreurs, à leur détresse.

Lucien s'approcha et posa sa main sur l'épaule de Madeleine. Elle leva les yeux, le regard sans étonnement, vide. Elle tremblait, ses sanglots faisaient un bruit insolite. Ses yeux se troublèrent, son visage bouleversé se creusa et des rides sauvages l'enlaidirent. Ses lèvres ondulèrent de paroles que croquait le silence. Elle avait tant à dire que tout s'embrouillait dans sa bouche. Des traces de salives se mélangèrent à ses larmes au bas de ses joues. Elle laissa s'échapper des mots malsains qui écorchaient. Ils crépitèrent entre ses dents et Lucien les aspira sans le vouloir.

Même si la vie n'était faite que de souvenirs, Hans voulait en être submergé. 
le présent était si moche ! Le présent invitait la mort à sa table et elle se gavait à en perdre la raison.

Hans et William ne bougeaient pas, ne disaient rien. Ils regardaient Jochen vivre son chagrin, son désespoir ; cela soulageait leur propre souffrance. Ils restèrent ainsi un moment à s'écouter respirer, à écouter les tirs des armes automatiques déchirer leur silence. Les Russes résistaient et avaient décidé de vendre chèrement leur peau. Ils y étaient parvenus. Hans revit le faciès de l'Ivan qui avait tué Helmut. Il n'arrivait plus à chasser cette image de sa tête. Il s'interrogeait et ses questions labouraient sa poitrine comme des dagues acérées. Quelle folie avait poussé cet homme qui appartenait déjà à la mort à tuer pour tuer ? L'obéissance ? L'esprit de sacrifice ? (...) Etait-il possible de se sacrifier pour soi-même ?

Cette lecture vous emportera vers des images fortes et cruelles jusqu'à ce que le rythme s'accélère comme celui d'un roman policier.
La Lettre de Charlotte, c'est la barbarie aveugle de la guerre, la cruauté des préjugés, le cri du coeur... C'est un roman que je vous recommande, sans hésiter !

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